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Convictions Immobilières Europe : 1er trimestre 2021
Alors que la pandémie a fait plus de 3 millions de morts dans le monde, l’Inde est devenue le nouvel épicentre de l’épidémie où la situation est particulièrement préoccupante. C’est la première économie du monde, les États-Unis, qui esquisse ce que sera le rebond des économies développées dans un monde vacciné et alimenté par un plan de relance massif pour assurer la reprise.
Si l’horizon s’éclaircit pour les économies ayant la capacité d’atteindre rapidement une immunité collective et pouvant mettre en place d’importants plans de relance, la distance à parcourir pour voir « la lumière au bout du tunnel » est d’ores et déjà très variable d’un pays à l’autre. Le rebond de l’activité (+6,1% en 2021) sera garanti à condition de réussir les campagnes de vaccination et d’éliminer les risques sanitaires que des variants pourraient faire naître.
Après une période de nouvelles restrictions des déplacements durant le premier trimestre 2021, le Vieux Continent cherche à se déconfiner alors que les campagnes de vaccination sont jugées trop lentes pour maîtriser la circulation du virus et pour assurer une reprise immédiate. L’Union européenne est consciente des risques qu’un échec ou un retard trop important pourraient avoir et cherche donc différentes solutions pour accélérer sa campagne. Après une chute historique de -6,8% du PIB en zone euro 2020 et même si l’horizon s’éclaircit en 2021 (prévision de +4,1%), un certain nombre d’incertitudes demeurent pour en finir avec le « stop and go » des économies et assurer un vrai redémarrage. En Allemagne, le PIB est attendu en hausse en 2021 (+3,8%) après une contraction en 2020 (-5,3%), une dynamique assez proche des Pays-Bas (+2,9% en 2021, -3,8% en 2020). En France et en Belgique, l’activité devrait d’autant mieux rebondir en 2021 (respectivement +4,9% et +4,1%) que le repli a été plus fort en 2020 (-8,2% et -6,3%) comparativement aux économies du Nord. En Italie et en Espagne, le rebond économique devrait être respectivement de 4,5% et 5,5% en 2021 après une baisse de 8,9% et 10,8% en 2020.
La BCE a confirmé en début d’année l’orientation très accommodante de sa politique monétaire pour soutenir les économies de la zone euro. Même s’ils pourraient remonter, les taux directeurs de la BCE resteront à des niveaux bas jusqu’à ce que les perspectives d’inflation proche des 2% soient atteignables ou en cas de surchauffe de l’économie. Un des effets de cette politique aura été de permettre une réduction des écarts entre les taux souverains des économies de la zone euro. Cette situation a pour conséquence indirecte d’offrir un couple rendement/risque encore plus favorable à l’immobilier.
Avec près de 50 milliards d’euros investis au premier trimestre 2021 (-31% sur un an), dont environ 29 milliards d’euros pour la zone euro (-38%), le marché européen de l’immobilier commercial1 est en baisse en raison de la prudence des investisseurs qui ont à nouveau opté pour le « flight to quality » en privilégiant la localisation des actifs et la résilience des locataires. Les volumes d’investissement pour l’Allemagne (12 milliards d’euros, -33% sur un an), la France (7,6 milliards d’euros, -27%), les Pays-Bas et la Belgique (2,2 milliards d’euros, -66%), l’Espagne (1,7 milliard d’euros, -43%) et l’Italie (1,1 milliard d’euros, -27%). Ces baisses d’investissement sont à relativiser car elles se comparent à un premier trimestre 2020 historiquement élevé. A l’exception du résidentiel qui a connu une nouvelle compression de son taux de rendement « prime », les bureaux, la santé, les commerces et les hôtels ont majoritairement connu un premier trimestre 2021 de stabilité en comparaison à fin 2020.
1L’immobilier commercial désigne les bureaux, le commerce, la logistique, l’immobilier de services et le résidentiel destiné aux institutionnels.
Sources des données chiffrées : CBRE, FMI, RCA, Oxford Economics
L'équipe Recherche
Henry-Aurélien Natter a rejoint Praemia REIM en tant que Responsable de la Recherche depuis janvier 2018. Il a pour mission de développer les analyses de la Direction Recherche & Stratégie sur l’ensemble des marchés immobiliers, de l’économie et des capitaux en France et en Europe
Henry-Aurélien Natter a débuté sa carrière chez Les Echos Etudes (ex-Eurostaf), puis chez C&W (ex-DTZ) et enfin chez BNP PRE, où il a acquis une expérience solide et variée de la recherche en immobilier, stratégie et finance. Il est diplômé d’une Maîtrise AES-Gestion des entreprises, d’un Master Degree en management et gestion des PME et d’un Master International en commerce et marketing.
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